Chien de garde ?
Ce week-end, Véga et sa maîtresse sont restées seules à Athènes, pendant que le maître de Véga allait à la campagne s'occuper de Vizir pas très en forme. Il faut dire qu'elles avaient cours de flamenco hier et encore aujourd'hui, et il ne fallait pas manquer cela.
La leçon d'hier samedi s'étant excellemment passée (le juge a même eu droit à un baiser de la danseuse en fin de démonstration et vu l'haleine, on se demande comment il ne l'a pas disqualifiée illico), Véga a eu la chance, en récompense, de venir dormir dans la chambre de sa maîtresse, événement rarissime (on va se prendre une avoinée dès que le maître de Véga lira cet article)... Bien fatiguées toutes les deux, elles s'endormirent très tôt d'un sommeil lourd. A minuit et demie, comme dans les mauvais films, la maîtresse de Véga fut réveillée par un coup de tonnerre effrayant suivi d'une série d'éclairs. Véga, elle, était dans son panier à ses pieds et ne bougeait pas. "Quel orage, heureusement que Véga n'a pas peur !" pensa Clarisse qui essaya de se rendormir aussitôt. Alors qu'elle était perdue dans les brumes du sommeil, elle entendit un bruit anormal qui provenait du couloir de l'appartement : une sorte de papier froissé, comme si on cherchait quelque chose. Complètement réveillée, elle écouta plus attentivement : quelqu'un était entré dans la maison et de toute évidence fouillait dans son sac, elle venait de reconnaître le bruit de ses clefs tombant par terre. La masse sombre de Véga dans son panier n'était pas du tout alertée et ne bougeait pas. Le tonnerre redoublait et les éclairs illuminaient par instant la chambre à travers les volets. Courageuse mais pas téméraire, Clarisse commença à prendre peur : vous savez ce que c'est, quand en pleine nuit, alors qu'on est ensommeillé, on s'imagine des trucs... surtout quand on a en fond sonore un orage ! Donc elle resta tétanisée à écouter l'individu continuer à fouiller, alors qu'elle cherchait quoi faire. Au bout d'un long moment, elle décida de tenter discrètement une sortie vers la salle de bains : de là, elle pourrait appeler le policier de garde à l'étage au-dessus (n'oublions pas que c'est l'immeuble présidentiel...), et il viendrait voir le problème. En prenant garde de ne pas marcher sur Véga endormie, elle se leva et se dirigea à pas de loup (c'est toujours les loups qu'on incrimine dans ce genre de littérature) vers la salle de bain. Un éclair éclaira au même instant le couloir et c'est alors qu'elle le vit : 33 cm au garrot, beige, poilu, avec deux oreilles soigneusement épilées (ben quoi ? Les voleurs aussi ont le droit d'être coquets). Le voleur était en train de mastiquer soigneusement les friandises laissées dans le sac pour récompenser Véga de ses performances en cours de flamenco ! Et, chose étrange, (d'où le titre avec interrogation), le voleur n'avait pas entendu du tout arriver sa maîtresse (oui, oui, j'assume, je suis la maîtresse d'un voleur, mais on peut l'entendre à double sens, Philippe ne te méprends pas...). C'est pourquoi il fit un bond de lapin et courut se réfugier sous la table quand la lumière s'alluma et qu'il entendit "dis donc, Véga du Bois Caïman [quand on est fâchés contre Véga, on lui rappelle ses origines, pour lui faire honte], tu te fous du monde ?" La voleuse, puisqu'on peut parler clairement au féminin maintenant, eut un air piteux et après une fessée (qui n'eut pas l'air de l'affecter réellement), elle eut comme punition le retour de son panier au salon, où elle passa le reste de sa nuit seule à tenter de digérer 5 sticks de bœuf pendant que sa maîtresse laissait la chambre porte close.
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